Que sont les Yamas ?
L'Ashtanga Yoga, ou système des huit membres (asta = huit et anga = membre ), est codifié par Patañjali dans le Yoga sūtra pour guider les pratiquants sur le chemin de l'éveil.
Yama (यम) est un terme sanskrit qui correspond à la première étape du rājayoga.
Il signifie contrôle de soi, règle, devoir moral, observance, austérité, refrènement.
Le verbe sanskrit yam signifie tenir en main, contenir, soutenir, porter, réfréner, maîtriser, mettre en ordre.
Yama construit par adjonction à la racine yam d'une voyelle thématique a.
Yama comporte cinq observances morales de base à pratiquer, ce sont les mêmes que les vœux du jaïnisme et proches des cinq préceptes bouddhistes.
Ces principes se retrouvent d'ailleurs dans la plupart des philosophies et religions de l'humanité.
Chacune engendre des conséquences positives facilitant la vie sociale et l'évolution personnelle du pratiquant.
Les Yamas sont les 5 règles ou principes de vie qui composent le socle des normes éthiques régissant notre comportement en société.
Ahimsa
Ahimsa (la non-violence ou l'état constant de paix) :
C'est un comportement à l'égard de toutes les créatures vivantes fondé sur la compréhension de l'unité de la vie.
Une attitude d'amour et de respect par le refus d'infliger volontairement blessures et souffrances aux autres, mais également à nous-mêmes, aussi bien en action qu'en parole ou en pensée.
Il s'exprime par la bienveillance, la considération et le respect de l'autre dans sa différence.
De ce précepte, vient le végétarisme, qui est bénéfique à la santé, aux animaux et à notre planète.
Mais si s'abstenir de consommer de la viande nuit à la physiologie d'une personne, alors il est préférable de continuer à en manger en conscience, en réduisant sa consommation pour avoir un impact positif sur le vivant et l'environnement. C'est ce que l'on appelle le flexitarisme.
Satya
Satya (la vérité) :
Patañjali parle d'une forme d'authenticité, d'absence de tricherie, d'être vrai, d'être soi, pleinement, avec nos zones de lumière et d'ombre.
Satya, c’est la correspondance entre les actions, les paroles, les pensées et les faits. Cela implique non seulement l'abstention du mensonge, mais également celle de l'exagération, de l'ambiguïté ou de la supposition. Quoi que l'on fasse, être vrai envers le monde et avec soi-même.
Parfois, ce principe peut entrer en conflit avec le premier : que faire si la vérité blesse ?
Voici un passe du Mahabharata, qui nous apporte quelques réponses :
« la vérité devrait être dite lorsqu'elle est agréable et de manière agréable. La vérité qui nuit ne devrait pas être dite, cependant, ne jamais mentir pour faire plaisir. »
B.K.S Iyengar nous propose ceci :
« Avant de parler, posez-vous ces trois questions : Est-ce nécessaire ? Est-ce vrai ? Est-ce bienveillant ?
Si vous pouvez répondre oui aux trois questions, alors parlez.
Sinon, vous devez peser quelle est l'action juste dans la situation.»
Asteya
Asteya (le non-vol ou l’honnêteté) :
L’essence de ce principe est de ne pas voler et de se libérer du désir de posséder quelque chose qui ne nous appartient pas.
L’absence de vol de biens matériels, monétaires, mais également de choses plus subtiles comme les pensées ou les mérites d'autrui.
Brahmacharya
Brahmacharya (la modération) :
Littéralement « se mouvoir en Brahman », est sûrement le Yama le plus discuté dans notre société moderne.
À l'époque de Patañjali, ce terme a donné lieu à de nombreuses interprétations, allant de l'absence de vie conjugale et de pratiques sexuelles à une forme de tempérance, de continence et de maîtrise des sens. Il s'agit surtout de la recherche de l'absolu, de la connexion au divin en apprenant à canaliser nos pulsions, à modérer nos désirs.
Le Bhasya, grand commentaire du Yogasūtra, explique Brahmacharya par le contrôle total (samnyama) de l'organe reproducteur.
Par la libération de la domination des sens, des plaisirs et désirs sensuels, l'aspirant se détache des perturbations émotionnelles et mentales qui l'éloigneraient du travail spirituel.
Cette vision ascétique, n’étant pas applicable aux hommes et aux femmes modernes, de nos jours Brahmācharya est plutôt traduit par la modération ou l’économie d’énergie.
Aparigraha
Aparigraha (la non possession ou le détachement) :
Littéralement « l'absence de biens », se résume par l'abandon des possessions et nous invite à nous détacher de tout ce qui n’est pas indispensable.
En faisant vœu de renoncement, le yogin refuse de s'identifier à ses biens matériels et d'y chercher une quelconque forme de satisfaction.
Plus largement, Aparigraha englobe une certaine forme de minimalisme ainsi que la non-convoitise des biens, des situations et des savoirs ou créations d'autrui, empêchant ainsi toute forme de jalousie.
Cultiver Aparigraha garantit un état d’esprit libre d’attachement et de perturbation.
Ces principes relationnels s'observent dans la vie courante, y compris pendant la pratique des asanas (troisième membre du yoga). C'est une façon de ne pas tomber dans le piège de la simple pratique physique.
Les Lois de Manu précisent qu'il faut « que le sage observe constamment les devoirs moraux (Yamas) avec plus d'attention que les devoirs pieux (Niyamas), celui qui néglige les devoirs moraux déchoit même lorsqu'il observe les devoirs pieux. »
Dans le prochain article à paraître, je reviens plus en détail sur le deuxième membre du yoga : les Niyamas 🤗
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